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Cavaliers, ne négligez pas votre préparation physique !

Cavaliers, ne négligez pas votre préparation physique !
©FFE/LB
Les cavaliers prennent le plus grand soin de leurs poneys et chevaux, mais tendent à s’oublier et, par exemple, à ne pas s’échauffer avant de monter. Regard sur la préparation physique, qui se démocratise dans le milieu de l’équitation, assorti de quelques conseils pour se préparer au mieux pour les championnats de France !

Cavaliers amateurs ou professionnels, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la préparation physique, en complément de leurs séances de travail à cheval. On peut donner trois grands objectifs à la préparation physique :

  • éradiquer les douleurs,
  • prévenir/mitiger le risque d’apparition de blessure, notamment lié à l’activité quotidienne comme l’entretien des écuries,
  • optimiser la performance.

La Fédération Française d’Équitation l’a bien compris en intégrant des séances spécifiques à ses stages fédéraux, des Jeunes au Seniors, et ce dans toutes les disciplines. Elle fait notamment intervenir auprès des cavaliers de l’équipe de France Charles Le Navenec, préparateur physique et réathlétiseur au sein de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE). Ce dernier ne prépare pas que les cavaliers à faire du sport, il garde toujours le cheval en tête, comme il l’explique : “Plus le cavalier est prêt physiquement, en développant ses qualités physiques, et moins le cheval devra compenser les déséquilibres. La préparation physique du cavalier va permettre d’améliorer son fonctionnement et in fine celui de sa monture, qui pourra ainsi s’exprimer librement dans sa locomotion en étant le moins gêné possible par les mouvements “parasites” du cavalier. L’objectif n’est pas d’avoir un cavalier et un cheval en compétition mais bel et bien de faire participer deux athlètes dans leur discipline de prédilection !”

À noter que, si on souhaite être performant, il faut travailler les quatre facteurs d’entraînement : l’entraînement physique, l’entraînement technique, l’entraînement tactique et l’entraînement mental.

“On a tendance à l’oublier… Si on prend 5 minutes pour s’échauffer et qu’on monte tous les jours, cela représente environ 35 heures d’entraînement par an, ce qui est énorme et non négligeable. C’est important de prendre ce temps pour être tout de suite disponible pour son cheval et de ne pas s’échauffer en même temps que lui. Il y a un vrai travail d’acculturation à l’échauffement à réaliser auprès de nos jeunes cavaliers dans un but de santé et performance du cavalier et aussi du poney/cheval”, pointe Charles Le Navenec.

Alors, comment s’échauffer avant de monter ? Voici la méthode RAMP (Raise, Activate & Mobilise et Potentiate) :

  • Élévation de la température corporelle. Ex : marcher activement à côté de son cheval.
  • Mobilisation au niveau articulaire et musculaire, notamment le bas du dos et les hanches. Ex : flexions, extensions, rotations, inclinaisons, réaliser des rotations articulaires contrôlées.
  • Activation. Ex : 2x 30s de squat statique, 10x squat dynamique, exercice d’équilibre unipodal 2x30s.
  • Potentialisation de l’échauffement selon la séance prévue. Ex : 10x squat jump ou exercices à cheval, lever les genoux à cheval, rester en équilibre au pas, etc.

“Il existe plusieurs catégories d’étirements avec des objectifs bien différents , certains que l’on va réaliser plutôt avant, pendant, après ou en dehors des séances. Il faut donc d’abord définir quel type d’étirements on va réaliser et pour quel objectif. Après une grosse séance à cheval, privilégier des étirements légers où on va rester dans la position moins de trente secondes. Cela redonne un peu de longueur au muscle qui a été sollicité et contracté pendant la séance. Privilégier des étirements statiques long à distance des séances d’entraînement pour un moment de relaxation ou pour un objectif de gain de souplesse.”

“Le tout, en championnat, est de gérer la récupération. Par ailleurs, il s’agit de faire attention à son alimentation et à s’hydrater tout au long de la journée, mais également s’échauffer avant d’aller monter puis réaliser quelques étirements juste après. Cela peut être intéressant de mobiliser son corps le soir avant d’aller se coucher. Si on a le temps et que l’on n’a pas beaucoup dormi ou que les journées sont longues, on peut aussi réaliser une sieste de vingt minutes en début d’après-midi.”

Prendre soin de soi est essentiel. Un cavalier amateur peut réaliser une préparation physique très simple et générale, pour développer l’ensemble des qualités physiques : la force, la vitesse, la souplesse, l’endurance ainsi que l’équilibre et la coordination.

“Faire des séances courtes d’une demie heure, une à deux fois par semaine, qui nous plaisent. Pour obtenir des résultats, il faut être progressif et régulier ! Pour les personnes qui souhaitent débuter, j’aime bien donner la méthode du circuit training, qui est assez simple à mettre en place. L’idée est de réaliser plusieurs exercices, entre 8 et 12, pour cibler l’ensemble des qualités physiques”

Pour aller plus loin, il est conseillé de faire appel à des personnes diplômées pour un accompagnement et un suivi personnalisés, adaptés à ses besoins et à sa discipline.

“La bible de la préparation physique” de Didier Reiss et Pascal Prévost
Podcast de l’IFCE “Parlons cheval” avec Charles Le Navenec. Il est titulaire de deux licences en sciences du sport, une sur l’entraînement et une sur l’activité physique adaptée, d’un master orienté sur la réathlétisation et d’un diplôme universitaire de soins de terrain et d’urgence en milieu sportif. Il a également suivi des formations complémentaires comme une certification en préparation mentale ou sur des sujets très spécifiques comme la mobilité pour la préhab (forme d’intervention de santé qui a lieu avant une intervention médicale ou chirurgicale dans le but de réduire les effets secondaires et les complications et d’améliorer le rétablissement) et la performance.