Que conseillez-vous aux cavaliers qui redémarrent leur saison de concours complet ?
Le début du travail va porter sur la locomotion, le stretching et les variations d’allure. Il faut rester sur des choses simples pour la remise en route, avec des chevaux qui vont travailler dans une attitude à peu près horizontale, dans la rondeur, avec beaucoup de variations d’allures et des transitions montantes et descendantes.
Viennent ensuite des lignes de gymnastique sur les barres avec entrée au trot, sur une courte période, puis l’ajout d’une séance d’enchaînements, en alternance avec du travail sur le plat et trotting pour la mise en condition. C’est le schéma d’un programme hebdomadaire de reprise avec une journée de repos. On entre peu à peu dans le dressage pour travailler les reprises à dérouler selon chaque niveau. On va modifier légèrement l’attitude du cheval et commencer à répéter les figures. Bien apprendre sa reprise permet d’enchaîner les mouvements avec précision. Par exemple, il est important de disposer d’un vrai carré de dressage pour pouvoir avoir des repères et bien présenter.
S’ajoutent à cela des séances d’obstacles sur du directionnel, puis quand les sols deviennent bons vers mars, la reprise des entraînements sur le cross. Il faut toujours être bien encadré par un professionnel pour travailler les gués et les différents profils qui posent problèmes. Tout doit se faire dans un but éducatif et de formation, sans se mettre en situation de concours. Les obstacles directionnels doivent être encadrés avec des barres de couleurs pour éviter les dérobades, que l’on retire au deuxième passage. Cela est valable pour tous les chevaux, même ceux qui ont un peu d’expérience.
Autre point très important, le programme de la saison de concours…
Il faut bien le penser et toujours tenir compte de sa dernière sortie. On ira chercher soit de la progression, soit une remise à niveau. La difficulté de notre sport pour des cavaliers amateurs est de veiller à ne jamais se spécialiser dans une discipline. Quand un cheval a un point faible sur un des trois tests, il ne faut pas surdimensionner le travail sur le point faible au risque de déséquilibrer sa musculature. Il doit rester musclé sinon on risque de le mettre en difficulté sur deux tests en voulant en améliorer un.
Et pour les cavaliers, que préconisez-vous ?
Pendant tous les stages fédéraux Jeunes, un accompagnement pour la préparation physique a été mis en place. Parfois les cavaliers se présentent à cheval sans échauffement, or on sait qu’en concours complet, avec un terrain varié, le cavalier a besoin de bouger et d’avoir un gainage assez particulier pour faire face à toutes les situations. Idem pour la préparation mentale, lors des stages fédéraux, il y a toujours quelqu’un de présent, comme Stéphanie Cornu, Jean-Pascal Cabrera ou Maxime Chataignier. C’est une pratique en développement, mais qui reste très personnelle.